LUC CANON

1920 - 2001

Journaliste, écrivain, dessinateur, critique d'Art.




Combien d'images naissent chaques jours de nos rêves...

Canon était un artiste solitaire qui trouve ses frères parmi les plus grands. Ses dessins sont proches des éléments inconscients dans le surréalisme–rêve, cauchemars, angoisses et sexualité qui saturent chaque ligne.

 

De Paul Klee, il a hérité la pureté formelle, les formes géométriques, le déferlant d’une simple ligne qui déploie l’infini. Il renouvèle avec l’atmosphère de révolte, de pessimisme et d’apocalypse et l’Expressionnisme. Vous rêvez devant ses images de guerre, ses arbres crucifiés, comme pétrifiés, ses femmes dévorées par les racines pour mesurer le fantastique potentiel émotionnel inscrit dans son cœur, que comporte chacun de ses dessins.

 

Enfin, de Picasso et du cubisme, il a hérité la passion de la distorsion, l’hésitation entre les dimensions spatio-temporelles.

 

Cependant, les analogies formelles que l’on peut relever entre son œuvre est celle des  « avant-gardes » du 20ème siècle ne vont pas plus loin, l’univers de Canon est essentiellement le sien, ses fantasmes, son imaginaire, sa passion pour la vie et le désespoir.

 

Je ne connais pas d’artiste contemporain dans le droit untel ligne une telle diversité, dont chaque dessin démoralise, moralise avec une telle violence. Le seul à qui on peut le comparer est l’expressionniste Autrichien Egon Schiele qui mourut juste après la guerre de 1914 et qui, sans l’avoir influencé, a développé une sensibilité tout aussi tourmentée.

 

Il ne fait aucun doute que la découverte de l’œuvre de Canon constitue l’un des événements artistiques de nos jours.

 

Jean-michel Palmier

Professeur d’Art (Univeristé de Paris)

Auteur de  « l’Histoire de l’Expressionisme européen »